Je ne sais pas encore si ce billet me vaudra une excommunication immédiate du Blog-Appétit ou sonnera le glas de ma collaboration maminesque, pour cause d'incompatibilité fromagère, mais cette recette, proposée par Marie Dargent dans son petit opuscule publié aux Editions de l'Epure, je ne pouvais pas ne pas la réaliser un jour! En fait, j'ai même réussi à ne pas attendre trop longtemps!
Il se trouve que ce soir-là, j'avais à disposition des huitres et de la cancoillotte. Quelle chance! Dans la recette originale, il fallait préparer une cancoillotte plutôt épaisse avec son propre metton (avec poivre et aneth ciselée), l'assembler à l'eau des huitres préalablement décoquillées, tout recouler dans la coquille et laisser prendre au réfrigérateur. J'en ai fait une version "cancoillotte chaude", où les huitres remplacent avantageusement la saucisse de Morteau. Je pense pouvoir encore améliorer la prochaine fois (eh! oui, j'y ai pris goût, un pur bonheur transgressif!), en pochant quelques instants les huitres dans la cancoillotte chaude, évitant ainsi qu'elles ne rendent de l'eau supplémentaire lors du nappage.
Si cela donne envie de vomir à certains, les toilettes sont au fond du couloir.
Pour accompagner ce délice mer et montagne, un Arbois Chardonnay 2005 de Gérard Villet, rond et fruité, très finement oxydatif. Ce petit domaine, en bio depuis toujours (1988), fait très peu parler de lui, mais trace avec conviction son chemin en maintenant parfaitement son cap. Une cuvée qui servira également à fêter les 10 ans d'abandon du Grand Canal Rhin-Rhône, projet dément qui aurait massacré toute une région et une rivière (le Doubs) pour des retombées économiques loin d'être évidentes. Un autocollant que j'arborais fièrement au revers de mon veston, pendant mes années lycée, lorsque j'étais jeune, beau, chevelu et con à la fois! Et déjà grand amateur de cancoillotte.
A signaler également parmi les recettes, une fondue de haddock à la cancoillotte, des îles flottantes à la cancoillotte, un hamburger à la cancoillotte... J'en ai les papilles qui frétillent à l'avance!
Olif
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je suis...ébahie, sans voix. Mais après tout, il faut tout essayer ! j'adore la cancoillotte et suis dingue d'huîtres mais je ne sais pas si j'arriverai à tester cette recette. Le choix du vin me semble, par contre, parfait!!!!
Rédigé par : Véronique | 04 mars 2008 à 22:51
Je me demande si la cancoillotte me ferait aimer les huîtres?
Rédigé par : Sha | 04 mars 2008 à 22:54
Les huitres étaient des Spéciales n°3 de Gillardeau, à la saveur plutôt douce (noisette) et pas du tout iodée. Au niveau texture, cela s'accordait parfaitement avec la cancoillotte. Pour le goût...
Moi, j'ai trouvé ça bon! Mais je ne mangerais pas toujours mes huitres comme ça non plus!
Rédigé par : olif | 04 mars 2008 à 23:08
Vous ne passez que rarement en cuisine, mais quand cela arrive, c'est le gros boum cosmique. Stupéfiant, votre truc. On peut se l'injecter?
Rédigé par : Estèbe | 05 mars 2008 à 09:35
Bientôt 10 mois que je vois ce mot "cancoillotte" sur tout les blogs, et je ne sais toujours pas ce que c'est, peut-être que c'est une substance prohibée en Suisse.
Rédigé par : véro | 05 mars 2008 à 19:16
Véro, la cancoillotte est un fromage fondu comme vous n'aurez jamais en Suisse. Ce qui prouve définitivement la suprématie franc-comtoise dans l'élaboration de la fondue. Je n'ai rien d'autre à rajouter. Si! Franchissez les petites montagnes et demandez l'asile fromager franc-comtois. Vous ne le regretterez pas.
Rédigé par : olif | 05 mars 2008 à 21:54
Forcément, si c'était des Gillardeau à la saveur noisettée, ça ne pouvait être que bon... bien que je me demande si je ne les préfère pas natures et accompagnées comme tu dis par le vin...
Rédigé par : mamina | 07 mars 2008 à 10:22
Je ne suis pas sûr d'avoir le bon coup de main pour bien touiller la cancoillotte ... Je ne vais donc pas riquer de gâcher ces ingrédients et me rabatterai sur de simples huitres au four au champagne (en toute simplicité, évidemment).
Tout ça me rappelle une chanson d'Hubert-Félix, cet autre franc-comtois qui nous aura bien fait déliré dans not' jeunesse. Il confirme d'ailleurs le judicieux choix du vin d'Arbois :
" La cancan cancoillotte
C'est un mets bien franc-comtois
Tout en dansant la gavotte
On se beurre la gueule à l'Arbois
La cancan cancoillotte
Ce n'est pas pour ces François
Tout en pelotant la Charlotte
On la mange avec les doigts "
Rédigé par : Hub | 16 mars 2008 à 12:52