Amis cophiles, cophages et cologues, bonsoir!
Il ne s’agira pas ici d’un exposé sur Candida albicans, le microscopique ami estival de la gent préférentiellement féminine, un ami intime, qui s’immisce au plus profond d’elle, dans ce qu’elle a de plus émouvant. Et qui n’hésite pas à convoquer ses congénères, le traître, pour se livrer à des débordements moussus qui font monter le rouge aux lèvres de la dame. Non! Point de cette chose-là! Pas comestible! Immangeable, même!
Après une période caniculaire en juillet, où le sol a emmagasiné de la chaleur, les pluies d’août sont propices à la fructification des carpophores Comme le chante involontairement mais fort judicieusement le groupe Silmarils, « il va y avoir du spore, mais moi, j’reste tranquille! ». Enfin, moi, pas tout à fait, car je n’ai pas hésité à enfiler mon K-Way et mes bottes, à affûter mon Laguiole de poche et à partir dans les bois, avec mon petit panier sous le bras. Direction le Larmont et ses sapinières, regorgeant de bons coins.
Cueillette fructueuse et humide pour un casting alléchant au repas du soir:
Clitopilus prunulus, dit Le Meunier, dit le Farineux, dit Petite Prune. Signes distinctifs: espèce fragile et délicate qui embaume la farine.
Boletus edulis dit le Cèpe d’été, dit Le Ventru, dit Mon p’tit Bouchon. Signes distinctifs: petit gros avec un chapeau melon.
Gomphus clavatus, dite La Chanterelle violette, dite La Massue. Signes distinctifs: a le mal de plaine et vit plutôt en montagne. Peu connue mais particulièrement goûtue.
Avec en guest star, des Tortellinis à la truffe d’été fraîchement récoltés chez l’épicier et agrémentés
d‘huile d‘olive des Baux, de feuilles de basilic et de Parmesan.
Pour faire glisser, une petite poignée de Languedoc 2001, totalement jouissifs. Sainte Agnès de
l’Ermitage du Pic Saint Loup versus la Copa Santa du domaine Clavel. Plus de droiture dans l’Ermitage, plus d’épanouissement dans la Copa, deux beaux vins solaires languedociens, élaborés avec maîtrise et faisant pousser un râle de plaisir.
Rhââ lovely!
Olif
P.S. hors sujet: ayant lu à retardement la délicieuse note culinaire de Caroline sur le pet et la digression qui s’en est suivi sur les pets vaginaux, je suis en mesure d’apporter une ou deux précisions très sérieuses sur l’origine de cette particularité sonore exclusivement féminine et parfois invalidante: les deux principales causes pathologiques en sont l’insuffisance périnéale (post-accouchement principalement et d’apparition parfois tardive dans le temps), qui aboutit à une « inspiration » vaginale d’air extérieur, et la fistule recto-vaginale, détournant les valeureux pets de leur route habituelle. Dans les deux cas, on a néanmoins affaire à incompétent!
Désolé!
Olif
J'adore tes descriptions, toujours très imagées, périphrastiques, évocatrices...
Pour répondre au précédent post, j'aime beaucoup l'odeur des sapinières, mais aussi celle du foin fraichement rentré au grenier. Mais j'aime aussi beaucoup le mélange cuir / cheval... réservé aux initiés !
Bon week-end !
Rédigé par : Karine | 13 août 2006 à 11:48